Connaissance de la géologie profonde du bassin tertiaire rennais
Le programme CINERGY a fait l’objet d’un partenariat
entre la Ville de Chartres de Bretagne et le Bureau Recherche Géologique et
Minière. La Ville a assuré la maîtrise d’ouvrage des travaux de forage et le BRGM a conduit
et continue de conduire les études et recherches.
Le programme CNERGY consistait à réaliser un forage
carotté avec deux objectifs :
obtenir des informations géologiques et des
informations hydrogéologiques et géothermiques du sous-sol dans le fossé d’effondrement
de Rennes, et plus précisément à Chartres de Bretagne. Le bassin est
délimité à l’Ouest de l’agglomération Chartraine par la grande faille dite
de Pont Péan, et à l’Est par une succession de failles moins conséquentes, localisées
sous l’espace urbain en direction de Noyal-Châtillon. Au centre de ces champs de
failles, il s’est formé un fossé d'une profondeur de 400 m.
Le forage s'est déroulé du 9 juillet à mi-octobre
2010. Il a permis de recueillir des échantillons ou « carottes » de matériaux tels que
présents dans le sous-sol, et ceci jusqu'à la profondeur de moins 675 m. C’était la
première fois, qu’un forage d’une telle profondeur était réalisé en Bretagne.
Les premiers sédiments déposés sur le fond du bassin
sont constitués d'argiles riches en matières organiques ainsi que de calcaires
dans une moindre quantité. La première datation de ces matériaux permet de les
faire remonter à - 45 millions d'années environ.
Pour ce qui concerne les dépôts argileux,
particulièrement riches en matières organiques (entre - 200 et - 230 mètres), des études
et expertises sont en cours pour mieux interpréter les spécificités éco-climatiques de
leur formation. En effet, ils peuvent constituer une référence très intéressante pour l’étude
des conditions d'exploitation énergétique de tels milieux présents dans d'autres
sites supposés d’Europe de l'Ouest.
Les schistes briovériens localisés à - 400 m du fait
de l'affaissement ont été analysés et comparés avec les mêmes schistes restés en surface à
l'extérieur du bassin d'effondrement. Ces schistes extraits par carottage
entre – 400 et – 675 mètres présentent une morphologie très fissurée. Ces
fissures sont pour l'essentiel en position quasi-verticale (70°). En outre, elles s’avèrent
comblées de silicates apportés par la circulation d'eau voici plusieurs millions d’années.
L'enjeu est maintenant de dater ces comblements pour entre autres savoir à quelle période
l'eau a cessé de circuler.
Les travaux de recherche en cours pourraient
permettre de valider l’hypothèse d’une présence encore actuelle d’eau dans les schistes
briovériens à l’extérieur du bassin (à l’Est ou plus à l’Ouest). Il sera également
intéressant de connaître quelle peut être la fonction drainante de la faille dont la profondeur
reste encore à ce stade inconnue.
Ce sont là des informations précieuses; ceci d’autant
que la température relevée à moins 600 mètres est sensiblement supérieure à 30°C.
Un appareillage de mesure thermique en continu installé dans le puits devrait
permettre d’ici quelques mois devrait permettre d’évaluer les capacités de stockage
thermique en profondeur et d’en mesurer l’intérêt pour les projets de développement durable
de la commune et des territoires présents sur le bassin.
Argiles : entre - 358m & - 361m
Schistes à – 645m