mardi 11 mars 2014

PROGRAMME CINERGY

Connaissance de la géologie profonde du bassin tertiaire rennais


Le programme CINERGY a fait l’objet d’un partenariat entre la Ville de Chartres de Bretagne et le Bureau Recherche Géologique et Minière. La Ville a assuré la maîtrise d’ouvrage des travaux de forage et le BRGM a conduit et continue de conduire les études et recherches.
Le programme CNERGY consistait à réaliser un forage carotté avec deux objectifs :
obtenir des informations géologiques et des informations hydrogéologiques et géothermiques du sous-sol dans le fossé d’effondrement de Rennes, et plus précisément à Chartres de  Bretagne. Le bassin est délimité à l’Ouest de l’agglomération Chartraine par la grande faille dite de Pont Péan, et à l’Est par une succession de failles moins conséquentes, localisées sous l’espace urbain en direction de Noyal-Châtillon. Au centre de ces champs de failles, il s’est formé un fossé d'une profondeur de 400 m.
Le forage s'est déroulé du 9 juillet à mi-octobre 2010. Il a permis de recueillir des échantillons ou « carottes » de matériaux tels que présents dans le sous-sol, et ceci jusqu'à la profondeur de moins 675 m. C’était la première fois, qu’un forage d’une telle profondeur était réalisé en Bretagne.
Les premiers sédiments déposés sur le fond du bassin sont constitués d'argiles riches en matières organiques ainsi que de calcaires dans une moindre quantité. La première datation de ces matériaux permet de les faire remonter à - 45 millions d'années environ.
Pour ce qui concerne les dépôts argileux, particulièrement riches en matières organiques (entre - 200 et - 230 mètres), des études et expertises sont en cours pour mieux interpréter les spécificités éco-climatiques de leur formation. En effet, ils peuvent constituer une référence très intéressante pour l’étude des conditions d'exploitation énergétique de tels milieux présents dans d'autres sites supposés d’Europe de l'Ouest.
Les schistes briovériens localisés à - 400 m du fait de l'affaissement ont été analysés et comparés avec les mêmes schistes restés en surface à l'extérieur du bassin d'effondrement. Ces schistes extraits par carottage entre – 400 et – 675 mètres présentent une morphologie très fissurée. Ces fissures sont pour l'essentiel en position quasi-verticale (70°). En outre, elles s’avèrent comblées de silicates apportés par la circulation d'eau voici plusieurs millions d’années. L'enjeu est maintenant de dater ces comblements pour entre autres savoir à quelle période l'eau a cessé de circuler.
Les travaux de recherche en cours pourraient permettre de valider l’hypothèse d’une présence encore actuelle d’eau dans les schistes briovériens à l’extérieur du bassin (à l’Est ou plus à l’Ouest). Il sera également intéressant de connaître quelle peut être la fonction drainante de la faille dont la profondeur reste encore à ce stade inconnue.
Ce sont là des informations précieuses; ceci d’autant que la température relevée à moins 600 mètres est sensiblement supérieure à 30°C. Un appareillage de mesure thermique en continu installé dans le puits devrait permettre d’ici quelques mois devrait permettre d’évaluer les capacités de stockage thermique en profondeur et d’en mesurer l’intérêt pour les projets de développement durable de la commune et des territoires présents sur le bassin.


Argiles : entre - 358m & - 361m

Schistes à – 645m